Sidi Ould Tah est un économiste mauritanien de renom, élu le 29 mai 2025 président de la Banque africaine de développement (BAD). Il prendra ses fonctions le 1er septembre 2025 pour un mandat de cinq ans, succédant au nigérian Akinwumi Adesina. Son élection intervient alors que la BAD fait face à des défis économiques majeurs, notamment des réductions ou l’arrêt de financements de partenaires internationaux comme les États-Unis.
Une formation académique internationale d’excellence
Né le 31 décembre 1964 à Mederdra, à 150 km au sud-est de la capitale Nouakchott, en Mauritanie, Sidi Ould Tah est titulaire d’un doctorat en économie de l’université de Nice-Sophia-Antipolis et d’un D.E.A (Diplôme d’Études Approfondies) en économie de l’université Paris VII. Il a également été formé au sein du prestigieux Harvard Institute for International Development (États-Unis) mais aussi à la London Business School (Royaume-Uni) ainsi qu’au sein du Swiss Finance Institute (Suisse).
Un parcours dédié au développement économique africain
Sidi Ould Tah a débuté sa carrière dans le secteur bancaire public en Mauritanie, avant de rejoindre la présidence mauritanienne en 2006 en tant que conseiller économique, puis la primature. En 2008, il est nommé ministre des Affaires économiques et du Développement, poste qu’il occupe jusqu’en 2015. Cette année-là, il devient directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) — dont le capital est détenu par les pays de la Ligue arabe — qu’il dirige jusqu’en avril 2025. À sa tête ces dix dernières années, le Mauritanien a transformé la BADEA en une banque de développement respectée à l’international en multipliant par douze le volume annuel des approbations et par huit le volume annuel des décaissements. Quant aux créances douteuses, celles-ci sont passées de plus de 10 % à moins de 0,5 % durant sa mandature. Comme pour confirmer et consacrer l’excellence du travail de Sidi Ould Tah, S&P Global a relevé la note de crédit de la Badea à AA+ le 15 mai en pleine campagne pour la présidence de la BAD.
Le score historique de Sidi Ould Tah pour la présidence de la BAD
Lors de l’assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan en mai 2025, Sidi Ould Tah a remporté l’élection au troisième tour avec 76,18 % des voix — un score historique jamais connu dans l’histoire de la BAD — devançant notamment le Zambien Samuel Maimbo (20,26 %) et le Sénégalais Amadou Hott (3,55 %). Le Tchadien Mahamat Abbas Tolli avait été le premier à avoir été éliminé, ne récoltant que 0,88 % des suffrages, suivi de la Sud-Africaine Swazi Tshabalala avec 5,9 %. Dès le deuxième tour, Sidi Ould Tah avait réussi à rassembler très largement, emportant déjà plus des deux tiers des votes chez les actionnaires africains. Il n’a pas fallu attendre longtemps. Au troisième jour de scrutin, le Mauritanien a décroché la double majorité attendue : celle des votes de tous les pays membres mais aussi celle des pays africains.
Un trait d’union entre Afrique et pays arabes au service du développement
À 60 ans, le polyglotte mauritanien, à la fois francophone, anglophone et arabophone, qui se décrit volontiers comme un trait d’union entre l’Afrique et les pays arabes, devient ainsi le neuvième président de la Banque africaine de développement (BAD). Fondée en 1964, la BAD qui compte 81 pays membres, dont 54 africains, est l’une des grandes banques multilatérales de développement.
