Lee White

Qui est Lee White ? 

Lee James Taylor White, né le 26 juillet 1965 à Manchester (Royaume-Uni), est un biologiste et écologiste britannique naturalisé gabonais, reconnu internationalement pour son expertise en conservation des forêts tropicales et des écosystèmes marins. Fort de plus de 40 ans d’expérience dans la protection des forêts et des océans, il a joué un rôle essentiel en matière de politique environnementale en Afrique centrale et continue d’œuvrer pour la préservation des forêts du bassin du Congo. Dans ses fonctions et ses engagements il a activement lutté contre le commerce illégal de l’ivoire ou le trafic des bois rares des forêts équatoriales. 

Parcours académique et débuts en conservation

Lee White a grandi en Ouganda à partir de 1968 avant de poursuivre ses études au Royaume-Uni. Il a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en zoologie à l’Université de Londres, puis un doctorat en zoologie à l’Université d’Édimbourg en 1992. Sa thèse portait sur l’impact de l’exploitation forestière sur la flore et la faune au Gabon, où il s’est installé en 1989. 

Engagement au Gabon et responsabilités ministérielles

Il a vécu plus de 15 ans au cœur du parc national de La Lopé et après avoir travaillé pour la Wildlife Conservation Society (WCS), où il a contribué à développer le plus grand programme de l’organisation internationale au Gabon, Lee White a obtenu la nationalité gabonaise en 2008. Il a ensuite été nommé secrétaire exécutif de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) en 2009, supervisant la gestion de 13 parcs couvrant plus de 10 % du territoire national.

En juin 2019, il est nommé ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan Climat, des Objectifs de Développement Durable et du Plan d’affectation des terres. Durant son mandat, il a lancé le programme « Gabon Bleu » qui a vu 26% de la zone économique exclusive du Gabon classée en aire marine protégée en 2017 et a supervisé la création de 53 nouvelles aires protégées. 

Il a également dirigé la validation de 187 millions de tonnes de résultats REDD+ (acronyme anglais pour « Réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement ») auprès de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques). 

Lee White a mené, au risque de sa vie et sous haute protection, une lutte directe contre le trafic d’ivoire et l’exploitation illégale des bois précieux au Gabon, considérant ces activités comme des menaces majeures pour la biodiversité et la sécurité nationale. Il a mis en évidence les liens entre le braconnage d’éléphants et le financement de groupes terroristes tels que Boko Haram, soulignant que le trafic d’ivoire contribue à l’insécurité en Afrique centrale.

Lee White a initié le renforcement des opérations anti-braconnage, mobilisant les forces de sécurité pour démanteler les réseaux criminels nationaux et internationaux impliqués dans le commerce illégal de l’ivoire. Il a également supervisé des initiatives visant à protéger les éléphants de forêt, dont la population a été directement affectée par le braconnage.

Il a été également au cœur de la lutte contre le trafic de bois précieux, notamment le kévazingo, une essence interdite d’exploitation depuis 2018. Suite au scandale du « kevazingogate », qui a mené à la découverte de milliers de mètres cubes de kévazingo illégalement exploités et stockés dans des conteneurs, Lee White a eu pour mission d’assainir le secteur forestier et de mettre fin à la corruption endémique liée à celui-ci. Sous sa direction, des mesures de traçabilité stricte du bois ont été mises en place et les sanctions pour les crimes environnementaux ont été renforcées, afin de préserver les ressources naturelles du Gabon et de lutter contre les réseaux criminels transnationaux.

Le rôle de Lee White dans le One Forest Summit de 2023

En tant que ministre des Eaux, des Forêts, de la Mer, de l’Environnement du Gabon il a préparé et accueilli au Gabon le One Forest Summit en mars 2023 à Libreville. En mars 2023, Lee White a joué un rôle central dans l’organisation du One Forest Summit à Libreville, coorganisé avec la France. Ce sommet international a réuni des chefs d’État, des scientifiques et des acteurs de la société civile pour renforcer la protection des forêts tropicales, notamment celles du bassin du Congo. 

Le 2 mars 2023, lors du One Forest Summit à Libreville, le président français Emmanuel Macron a visité l’Arboretum Raponda Walker, accompagné du ministre gabonais des Eaux et Forêts, Lee White. Cette visite a mis en lumière la richesse de la biodiversité gabonaise et les efforts de conservation menés par le pays.

Parmi les chefs d’État présents au sommet de Libreville figuraient Emmanuel Macron (France), Ali Bongo Ondimba (Gabon), Denis Sassou Nguesso (République du Congo), Faustin-Archange Touadéra (République centrafricaine), Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale), Évariste Ndayishimiye (Burundi), Patrice Talon (Bénin), ainsi que des représentants de Sao Tomé-et-Principe et de Papouasie-Nouvelle-Guinée. 

Sous l’impulsion du Gabon, le sommet a abouti à l’adoption du Plan de Libreville, qui propose des Partenariats de Conservation Positive (PCP) et le lancement d’un fonds initial de 100 millions d’euros pour récompenser les pays exemplaires via des « certificats biodiversité ». Lee White a également favorisé le lancement de l’initiative scientifique One Forest Vision, visant à cartographier les réserves critiques de carbone et de biodiversité, et de la stratégie 10by30, qui ambitionne de créer 10 millions d’emplois liés à la gestion durable des forêts d’ici 2030. 

Le « Blue Bond » et la protection des océans

En août 2023, sous la direction de Lee White, le Gabon a conclu un accord pionnier de conversion de dette pour la nature, émettant un « Blue Bond » de 465 millions d’euros. Cette opération a permis de dégager 152 millions d’euros pour financer la conservation marine, notamment l’expansion des aires marines protégées et la lutte contre la pêche illégale. Le projet a été structuré avec l’appui de The Nature Conservancy et bénéficie d’une assurance contre les risques politiques fournie par l’International Development Finance Corporation (DFC), organisation de financement du développement américaine.

En 2023, après le putsch militaire du général Brice Oligui-Nguema, il n’est pas inquiété par les nouvelles autorités et est autorisé à quitter le territoire. Il vit désormais en Écosse, avec son épouse et ses enfants.  

Un parcours mis en image 

En 2024, Lee White est au centre d’un documentaire Gabon: Earth’s Last Chance, une production de Sky Documentaries et Keo Films qualifié de « thriller environnemental » par la critique. Ce film de 85 minutes retrace son parcours, de biologiste britannique à ministre de l’Environnement du Gabon, en mettant en lumière son action de protection de l’une des dernières grandes forêts tropicales de la planète. Sa lutte contre la corruption, son action contre les réseaux criminels du trafic de bois illégal et les coulisses des négociations climatiques internationales, comme lors de la COP26 sont filmées pour la première fois. 

Fonctions actuelles

Expert international de la protection des forêts et des océans, Lee White est depuis juillet 2024, envoyé spécial du Panel scientifique pour le bassin du Congo (SPCB), une initiative indépendante soutenue par le Réseau des solutions pour le développement durable des Nations Unies (SDSN). À ce titre, il est chargé de promouvoir la recherche scientifique sur les forêts du bassin du Congo, de sensibiliser la communauté internationale et de mobiliser des partenariats pour la conservation et le développement durable de la région.

Depuis mai 2025, Lee White siège au conseil d’administration de la Fondation Elephant Protection Initiative (EPI), une alliance panafricaine regroupant 26 pays engagés dans la protection des éléphants et la lutte contre le commerce illégal de l’ivoire. 

Lee White est également engagé au sein de CTrees, une organisation internationale dédiée à la surveillance des forêts et à la quantification du carbone forestier à l’échelle mondiale. CTrees fournit des données scientifiques précises pour soutenir les politiques climatiques et les mécanismes de financement basés sur la nature.

Distinctions et publications

Lee White est professeur honoraire à l’Université de Stirling en Écosse. 

Il a été fait chevalier de l’ordre national du Mérite gabonais en 2003 et commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique (CBE) en 2011 pour ses services rendus à la conservation en Afrique centrale.

Auteur prolifique à la reconnaissance académique internationale, il a publié plus de 120 articles scientifiques et plusieurs ouvrages sur l’écologie et la conservation des forêts tropicales africaines. 

Dans une interview au média en ligne Atlantico, « En 2050 il y aura plus de plastique que de poisson dans l’océan » le 8 juin 2025 à la veille de la conférence Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC 3) à Nice, et dont l’objectif affiché est de mieux protéger les océans, le biologiste britannique a confié que « le problème de tous ces accords aux Nations unies, que ce soit sur le climat, la désertification, la biodiversité, est le manque d’un véritable leadership politique et cela commence par la présidence du sommet » ; appelant la France notamment à mettre en œuvre une protection réelle des aires marines protégées.

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