Qui est Brice Clotaire Oligui Nguema ?
Brice Clotaire Oligui Nguema, né le 3 mars 1975 à Lékoni‑Lékori (province du Haut‑Ogooué, Gabon), est l’actuel président de la République gabonaise. Militaire de carrière avec le grade général de brigade, il a été formé à l’Académie royale militaire de Meknès (Maroc). Il a servi comme aide-de-camp du Président Omar Bongo avant de devenir attaché militaire au Maroc et au Sénégal puis de prendre la direction en 2020 sous la présidence d’Ali Bongo de la Garde républicaine, une unité d’élite chargée de la sécurité présidentielle. Le 30 août 2023 Brice Oligui Nguema renverse le président Ali Bongo Ondimba à la suite du scrutin présidentiel et prend la tête du du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Issu de l’union d’une mère Téké et d’un père Fang, il membre de la famille Bongo par sa mère.
Transition pacifique et élections légitimantes
En avril 2025, le Gabon tient sa première présidentielle depuis le coup d’État du 30 août 2023. Brice Clotaire Oligui Nguema, candidat, remporte l’élection avec 94,85 % des voix et une participation de 70,1 %, devenant ainsi le 4ᵉ président de la République. Il prête serment le 3 mai 2025. L’un de ses opposants, Alain-Claude Billie-By-Nze, arrivé second, n’obtient que 3 % des voix.
Ve République : la fin du poste de Premier ministre
Brice Clotaire Oligui Nguema nomme un nouveau gouvernement le 5 mai 2025 et met en œuvre de la nouvelle Constitution votée en 2024. Alexandre Barro Chambrier, vice-Premier ministre jusqu’à la fin de la transition, est devenu le numéro deux de l’exécutif avec le poste de vice-président en charge du gouvernement, tandis que celui de Premier ministre a été supprimé par la nouvelle Constitution.
Réintégration du Gabon dans le concert des Nations
Le 30 avril 2025 l’Union africaine a levé l’ensemble des sanctions imposées au Gabon au lendemain du coup d’État d’août 2023. Le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine, avait alors jugé que la transition avait « globalement réussi » et « décidé de lever immédiatement les sanctions imposées au Gabon », selon un communiqué. Le Gabon, à l’instar d’autres pays qui avaient connu des coups d’État militaires ces dernières années comme le Mali, le Burkina Faso, ou bien encore la Guinée, avait été suspendu par l’Union africaine et n’avait pas pu participer notamment à l’élection en février du nouveau président de sa Commission.
Dans la suite de l’élection présidentielle et de la prestation de serment le 3 mai 2025, le président de la République gabonaise permet à son prédécesseur, Ali Bongo, à son épouse, Sylvia Bongo Valentin et à son fils, Noureddin Bongo de quitter Libreville suite à une médiation du président angolais, João Lourenço.
Cette levée des sanctions de l’Union africaine et la libération de l’ancien chef de l’État et de sa famille marquent la fin de la période de transition et signent le retour du Gabon au sein du concert des Nations.
Vers une économie plus souveraine
Depuis son arrivée au pouvoir au Gabon, le président Oligui Nguema a engagé une profonde transformation du secteur pétrolier. Après le rachat de la société Assala Energy, l’État gabonais a acquis en 2025 deux nouvelles entreprises : la société britannique Tullow Oil et la société française SMP Afrique, spécialisée dans la maintenance et le forage pétrolier. Ces acquisitions sont venues renforcer la Gabon Oil Company (GOC), la société nationale des hydrocarbures. Grâce à ces acquisitions, la production pétrolière de l’État gabonais s’établit désormais autour de 82 000 barils par jour, selon RFI , augmentant ainsi les revenus de l’État et renforçant sa souveraineté dans le secteur stratégique des hydrocarbures.
Dans le même élan visant à créer plus d’emplois, à industrialiser le Gabon et à diversifier son économie encore trop dépendante de l’économie de rente, le gouvernement sous l’impulsion du président Oligui Nguema, a décidé en mai 2025 d’interdire l’exportation de manganèse brut dès le 1er janvier 2029. Le manganèse gabonais, extrait en particulier par la Comilog, filiale du groupe français Eramet, devra au préalable subir au moins une première transformation locale avant de quitter le pays. Avec une production de 7,4 millions de tonnes de minerai de manganèse en 2023, le Gabon est le 2ᵉ producteur mondial de manganèse. Le manganèse, minerai utilisé dans la métallurgie et la fabrication de batteries, est, avec le pétrole et le bois, l’une des principales sources de revenu du Gabon. À la manœuvre pour réussir cette politique, le ministre des Mines et des Ressources géologiques, Gilles Nembé.
L’eau et l’électricité, enjeu essentiel
L’une des grandes priorité de la Présidence gabonaise est celle de rendre l’eau et l’électricité accessible à tous. À cette fin, la présidence a nommé Philippe Tonangoye ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie avec pour mission de relever la qualité de service et la gestion de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG). En mai 2025 l’entreprise française SUEZ et la SEEG ont signé un contrat de cinq ans pour optimiser les services de production et distribution d’eau potable à Libreville et dans les grandes villes du Gabon. D’un montant de 200 millions d’euros, cet accord prévoit un programme de transfert de savoir-faire au bénéfice des équipes de la SEEG et le rétablissement de l’équilibre financier de la société dans le domaine de l’eau.
Outre cette politique de redressement engagée, le président Oligui Nguema souhaite développer une plus grande souveraineté agricole et alimentaire par le développement de filières locales de production et d’élevage.